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Le Matrimoine est un vieux concept moyen-âgeux. Pourtant, on a l’impression de ne connaître que le mot Patrimoine. Pourquoi s’est-on mis en France à ne parler que d’une moitié de l’héritage culturel, le Patrimoine ?

Aux héros tombés sur le champ de bataille, la patrie reconnaissante

Les raisons sont nombreuses, mais il ne faut pas sous-estimer, le fait que notre culture française actuelle a été très influencée par la guerre. L’héritage du Code Napoléon, qui faisait de la femme « la première des enfants de son mari », combiné aux guerres patriotiques en France, et à la valorisation à outrance de la guerre sous la IIIe République afin de reprendre un jour l’Alsace Lorraine et de conquérir des colonies. On parle de l’héritage du père (patrimoine) car on hérite de son père, lequel a épousé la fortune, et donc a tout récupéré de sa femme (coucou Casimir, mari de George Sand).

On entretient la mémoire de nos pères, morts au combat, on parle de l’honneur de ceux tombés dans le chapd de bataille. Le Patrimoine, c’est le Panthéon : ces grands Hommes pour qui la Mère Patrie est reconnaissante et pour qui chacun fait des sacrifices. Mais du coup, le patrimoine, c’est un truc de bonhommes, les grandes figures valorisées dans les manuels, ce sont les chefs de guerre. Joffre, Foch, De Gaulle, Clémenceau, Pétain. Et tous les militaristes pour la noble cause de la colonisation (Jules Ferry, le bonhomme qui a des noms de rue partout pour avoir souhaité « civiliser les races inférieures ». Car gagner des guerres et avoir un empire colonial montre qu’on est forts, puissants, virils. De vrais vikings, c’est merveilleux.

La diversification des idoles et la pop culture

Mais aujourd’hui, on maudit la Guerre, les discours anti militaristes de la seconde moitié du XXe siècle ont fait leur chemin dans les consciences collectives. Si la France entretient des guerres en Afrique pour maintenir son influence économique, militaire et culturelle (franc CFA, francophonie, récupération de l’uranium pour remplir nos centrales nucléaires) le service militaire n’existe même plus. On valorise d’autres héros, qui nous permettent d’avoir une influence, et donc une position dominante sur la scène internationale (on reste tout de même dans le concept de domination, ce qui n’est pas top mais passons). On valorise les scientifiques qui ont trouvé le Boson de Higgs, les  prix Nobel et autres Goncourt, les cinéastes, les athlètes. Des femmes et des hommes. Ce changement passe par une plus grande valorisation de ce qui est transmis, au delà de la guerre, car on hérite d’autre chose, qui ne se limite pas à cet héritage des « pères », ce patrimoine valorisé au Panthéon, dont l’insupportable fronton rappelle que la patrie reconnaissante valorise « les grands hommes ». On valorise donc l’héritage des mères : les résistantes méconnues, les scientifiques spoliées, les musiciennes jamais programmées, les peintresses mal côtées, les cinéastes mal distribuées. On valorise un héritage oublié : le matrimoine.

Réémergence du matrimoine

Comment faire ? En faisant connaitre à la fois l’œuvre de nos aînées et en valorisant les artistes actuelles. En rappelant qu’en droit des successions, on parle bien de patrimoine et matrimoine, qu’il ne s’agit donc pas d’un concept de cinglée mais bien d’un rétablissement de la justice.

Pourquoi ? Parce que les chiffres sont tristes, les femmes sont absentes de l’espace public et de la mémoire collective :

  • 2% des noms de rues
  • 2% des biographies de personnages historiques dans les manuels de seconde sont consacrées aux femmes (étude du centre Hubertine Auclert)
  • 19% de femmes expertes invitées dans les médias
  • 17% de biographies de femmes sur Wikipedia
  • 1 % des artistes de musique classique
  • Aucune parité dans les festivals, concerts, théâtre, cinéma, etc… Bref, les femmes sont sous-représentées dans le domaine culturel

Depuis plusieurs années fleurissent les initiatives, en voici quelques unes :

A bientôt !

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