Congé parental : la France queue de comète rétrograde de la trinité Travail-Famille-Europe

Paris, le 15 mai 2018 - Georgette Sand regrette profondément le conservatisme du gouvernement actuel, lequel bloque une directive de la Commission européenne capitale pour l’égalité Femme/Homme, et propose que la France soit plutôt motrice en soutenant un droit à la garde opposable et un congé parental obligatoire pour les deux parents

La parentalité fait partie des principaux vecteurs d’inégalités femmes/hommes au travail et à ce titre, Georgette suit avec attention le travail et les réticences du gouvernement français actuel. Au menu, deux choses qui ne cadrent pas tout à fait avec l’image des French leaders du monde libre :  la peur de ne pas savoir financer, dixit Marlène Schiappa comme Edouard Phillipe, et de vraies réticences culturelles : quand on est un bonhomme, un vrai, on ne s’arrête pas*.

Or, pour rappel :

  • Le congé paternité n’étant pas obligatoire, les femmes sont discriminées dès l’embauche par un employeur soucieux de s’épargner l’absence de 16 semaines d’une nouvelle recrue qu’il pourrait éviter en recrutant un homme. La progression salariale sera également moins forte (15% d’écart en France à ce jour) en attendant le jour où on aura la jolie idée d’attendre un enfant et par là même de perdre en compétence et acuité professionnelle.
  • Le congé parental long comme il l’est actuellement en France est une opportunité mais trop souvent également une trappe à inactivité pour les femmes les moins rémunérées : les solutions actuelles de garde ne couvrent que 55% des besoins annuels, les gardes à domicile sont très restrictives, et trop peu défiscalisées pour les ménages plus aisés qui utilisent souvent près d’un salaire sur les deux pour continuer d’exercer leur activité. Quand on est à temps partiel, les 400 euros du congé parental paraissent finalement la moins mauvaise des solutions comparé à une solution de garde sont soit inexistantes soit rarement en deçà des 600 euros par mois. Il est également une trappe à inégalités dans le couple.

Nous voyons donc quatre raisons de soutenir la proposition de directive de la Commission européenne intitulée “Équilibre entre vie professionnelle et vie privée” :

  • Un congé parental de 4 mois pour chacun (et non jusqu’à 3 ans) permettrait à la fois de raccourcir le délai d’inactivité pour les femmes
  • Un congé parental non transférable permettrait d’inclure le second parent de manière systématique dans les soins à l’enfant qui sont aujourd’hui pris en charge aux ⅔ par les femmes dans les couples hétérosexuels. Egaliser le congé parental à 4 mois pour chacun des parents avec possibilité de prolongement aménagé permettrait de financer en partie l’augmentation du congé pour le second parent et de répondre à l’inquiétude du gouvernement sur les questions de financement.
  • Un congé parental indemnisé à la hauteur des arrêts maladie permettrait d’encourager davantage le principal gagne-pain du foyer à le prendre sans craindre les lendemains. Aujourd’hui, 4% seulement des pères prennent un congé parental (dans les 3 premières années de leur enfant) du fait de sa faible rémunération.
  • l’aménagement des horaires de travail pour les parents d’enfants de moins de 12 ans

Nous aimerions également que Bruxelles aille plus loin :

  • Seuls 70% des pères prennent aujourd’hui leur congé paternité de 14 jours. Rendre ces congés obligatoires pour le père pourrait mettre à mal la tradition patriarcale française qui considère encore que la mère est la plus apte à s’occuper d’un enfant de par son supposé “lien biologique” avec l’enfant.
  • Faire des solutions de garde un droit opposable jusqu’aux 3 ans de l’enfant (mesure revendiquée par Dominique Meda et Jeanne Fagnani) permettrait de concilier la parentalité avec les nouvelles temporalités des villes et des emplois et permettrait d’assurer aux femmes la place qu’elles méritent dans l’économie contemporaine.

Georgette Sand appelle donc à :

  • Rendre le congé paternité actuel obligatoire pour les hommes
  • Egaliser le congé parental à 4 mois pour les deux parents (avec possibilité de prolongement aménagé)
  • Mieux rémunérer le congé parental
  • Créer un droit opposable aux solutions de garde

Car le temps dédié à la parentalité est un enjeu lié à l’autonomie des femmes. Cette autonomie, gage d’indépendance et de bien-être, chère à George puis Georgette Sand, sera défendue par le collectif auprès des institutions européennes et françaises.

Contacts Presse :

Aurore Balsan 0647477808 - Marguerite Nebelsztein 0684561764 - Julie Dubourg 0621191058

Georgette Sand défend l’idée qu’on ne devrait plus s’appeler George pour être prise au sérieux. Le collectif s’attache à déconstruire les stéréotypes, à renforcer la capacité d’émancipation des femmes et à améliorer leur visibilité dans l’espace public afin que dès l’enfance, les filles puissent connaître la diversité de celles qui composent ce monde.

* Et pourtant, si Georgette Sand a effectué des testings et réalisé que c’est avant tout un problème culturel, elle est confiante : on peut être un homme, un vrai, et bosser en faveur de l’égalité ! D’ailleurs ces hommes-là existent, on les a rencontrés… http://lhommefeministe.tumblr.com/

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